Le projet RTE

Le site RTE dédié à la concertation relative au projet de nouvelle ligne 400 KV Jonquières-Fos présente les raisons du projet, sa localisation géographique et quelques chiffres clés. (La page du projet RTE)

Alors même que l’ensemble des enjeux et impacts de la solution poussée par RTE ne sont pas clairement évalués, plusieurs alternatives sont rapidement ecartées dès le début de la concertation. En agissant ainsi, RTE dénature le principe même de la concertation

MISE A JOUR LE 25 MARS: Les nombreuses interventions des riverains, associations, élus,… faites lors des différentes réunions de concertation portent leurs fruits. Beaucoup des objections utilisées ci-dessous par RTE pour ecarter les alternatives ont perdu en crédibilité et pertinence.

Le réseau de lignes haute tension

Synthèse des enjeux

  • Enjeux à éviter prioritairement
    . puits de captages d’eau potable et leur périmètre de protection immédiat ;
    . réserves naturelles nationales et leurs extensions ;
    . sites du Conservatoire des espaces naturels ;
    . espaces naturels sensibles du Département ;
    . sites du Conservatoire du littoral ;
    . zones d’habitat dense/agglomération ;
    . sites classés ;
    . sites patrimoniaux remarquables.
  • Enjeux à éviter préférentiellement
    . périmètre de protection rapproché et éloignés des puits de captage d’eau potable ;
    . Zones de sauvegarde exploitées et non exploitées de certains captages d’eau ;
    . réserves naturelles régionales ;
    . mesures compensatoires ;
    . espaces boisés classés ;
    . zones d’urbanisation future ;
    . zones d’équipements ;
    . zones industrielles et carrières ;
    . sites inscrits (il faut noter que pour une meilleure lisibilité de la carte, le vaste site inscrit de LaCamargue est noté en bleu légèrement plus clair) ;
    . périmètres de protection de monuments historiques ;
    . espaces remarquables du littoral.
    Bien que non listées ici, d’autres composantes telles que l’habitat dispersé, les zones Natura 2000, les zones agricoles,…, présentes sur la quasi totalité de l’aire d’étude seront prises en compte.

Création d’une liaison souterraine à 400 000 volts en courant alternatif

Source: RTE 16/11/2023

Cette technologie permet de transiter environ 500 MW par liaison, chaque liaison étant composée de 3 câbles souterrains (1 par phase). Pour répondre au besoin, il faut donc 6 liaisons a minima.
La stratégie consiste à :

  • créer les nouvelles cellules lignes nécessaires aux postes 400 000 volts de JONQUIÈRES (6 départs) et FEUILLANE (6 départs),
  • créer 6 liaisons souterraines à 400 000 volts en courant alternatif sur 3 tracés espacés entre eux d’au moins 20 m, d’une longueur d’environ 60 km chacun,
  • installer 10 selfs 400 000 volts de 300 MVAr réparties sur les sites de JONQUIÈRES, FEUILLANE et 1 (voire 2) poste(s) de compensation intermédiaire à créer sur plusieurs hectares.

Cette stratégie consistant à relier les sites de Feuillane et Jonquières par 6 liaisons (18 câbles) souterraines à 400 000 volts en courant alternatif est écartée par RTE:

  • en raison de son coût d’investissement entre 1,5 et 2 milliards d’euros qui se rapprocherait d’une stratégie à courant continu, et serait démesuré en comparaison des autres stratégies. Ces coûts disproportionnés ne répondent pas à la mission de service public de RTE qui est d’assurer le transport de l’électricité au meilleur coût pour la collectivité.
  • De plus, la création de 2 liaisons (6 câbles) souterraines à 400 000 volts en courant alternatif implique une bande de servitudes et d’indestructibilité d’environ 10 m de large : en raison de la présence de la nappe de Crau, classée d’intérêt patrimonial dans le Schéma Directeur d’Aménagement et de Gestion des Eaux (SDAGE), et de la Camargue, totalement couverte par des zones humides, un tel chantier ne pourrait être envisagé que sous une large voirie, dans un contexte de réseau routier déjà totalement congestionné aux abords de la ZIP de Fos-sur-Mer, avec une augmentation très significative des déplacements prévue d’ici 2030.
  • Enfin, cette technologie génère de nouvelles contraintes de transits : les lignes souterraines étant beaucoup moins impédantes que les lignes aériennes, l’électricité transiterait prioritairement dans ces liaisons qui entreraient en saturation rapidement. Une partie de ce déséquilibre entre ces nouvelles liaisons et les lignes aériennes 400 000 volts d’alimentation régionale existantes pourrait nécessiter des matériels supplémentaires (TD ou selfs) à installer dans les postes.

Création de liaisons sous-marines à 525 000 volts en courant continu entre Fos-sur-Mer et la région Occitanie

Source: RTE 16/11/2023

Cette technologie permet de transiter environ 2 000 MW par liaison, chaque liaison étant composée de 2 voire 3 câbles souterrains. Pour répondre au besoin, il faut donc 2 liaisons a minima.
Pour mémoire, le projet Midi – Provence étudié par RTE il y a une dizaine d’années, prévoyait la création d’une liaison à 320 000 volts en courant continu entre le poste de LA GAUDIÈRE dans le département de l’Aude et le golfe de Fos-sur-Mer pour une capacité de transit de 1 000 MW.
Cette stratégie consiste donc à :

  • créer 4 stations de conversion (sur un terrain d’environ 4 à 6 ha chacune) à chaque extrémité des liaisons souterraines à courant continu, à proximité des sites actuels de FEUILLANE et LA GAUDIÈRE ;
  • créer 2 liaisons sous-marines puis terrestres à 525 000 volts en courant continu d’une longueur d’environ 220 km (dont 160 km en mer) entre les stations de conversion : chaque liaison est composée de 2 voire 3 câbles souterrains et peut transmettre environ 2 000 MW.
  • Cette stratégie consistant à relier les sites de FEUILLANE et LA GAUDIÈRE par 2 liaisons (4 à 6 câbles) souterraines à 525 000 volts en courant continu est écartée par RTE pour plusieurs raisons :
  • le coût d’investissement de cette stratégie entre 5 et 6 milliards d’euros apparaît très élevé en comparaison des autres stratégies. Ainsi, opter pour une telle stratégie ne répondrait pas à la mission de service public de RTE qui est d’assurer le transport de l’électricité au meilleur coût pour la collectivité ;
  • les marchés permettant l’approvisionnement de stations de conversion se sont beaucoup tendus depuis le lancement des derniers appels d’offres. La date de mise en service au plus tôt envisagée pour un projet qui serait lancé aujourd’hui est dans tous les cas post 2030.
  • De plus, la création des stations de conversion interroge la disponibilité foncière de la ZIP de Fos-sur-Mer : de nombreux projets d’aménagement sont en cours et attendus sur le Grand Port Maritime de Marseille qui dispose d’un foncier constructible limité sur la ZIP de Fos-sur-Mer.
    Aussi, la création de 2 liaisons (4 à 6 câbles) souterraines à courant continu implique une bande d’indestructibilité et servitude d’environ 6 m de large pour chaque liaison, et un espacement des 2 liaisons de 10 m a minima.
  • En raison de la présence de la nappe de Crau, classée d’intérêt patrimonial dans le Schéma Directeur d’Aménagement et de Gestion des Eaux (SDAGE), et de la Camargue, totalement couverte par des zones humides, un tel chantier ne pourrait être envisagé que sous voirie, et ce dans un contexte de réseau routier déjà totalement congestionné aux abords de la ZIP de Fos-sur-Mer, avec une augmentation très significative des déplacements prévue d’ici 2030.
  • Enfin, en Occitanie comme en Provence-Alpes-Côte d’Azur, les atterrages et tracés terrestres qui avaient été envisagés pour le projet Midi-Provence sont aujourd’hui retenus par les recherches d’atterrages pour les raccordements des éoliennes offshore. Dans ces conditions, trouver une nouvelle solution d’atterrage, en particulier dans le golfe de Fos-sur-Mer, compte tenu des contraintes imposées par une navigation commerciale dense et un fond marin déjà bien encombré semble très délicat.

Création de liaisons « sous-fluviales » à 525 000 volts en courant continu dans le lit du Rhône

Source: RTE 16/11/2023

Cette stratégie peut être vue comme une alternative à la précédente : au lieu que le tracé soit purement souterrain, il emprunte, sur une grande distance, le lit du Rhône. Pour répondre au besoin, il faut donc également 2 liaisons a minima.
Cette stratégie consistant à relier les sites de FEUILLANE et JONQUIÈRES par 2 liaisons (4 à 6 câbles) « sous-fluviales » à 525 000 volts en courant continu est écartée par RTE pour les raisons évoquées précédemment, dans le paragraphe concernant les liaisons souterraines à 525 000 volts.
De plus, les problèmes techniques liés à l’utilisation du fleuve (accès au fleuve, présence de hauts-fonds, passage trop étroit par Port Saint Louis, fleuve régulièrement dragué, arrêt du transport fluvial le temps des travaux) rendent cette stratégie encore plus coûteuse qu’un tracé terrestre et beaucoup plus incertaine techniquement.

Création de liaisons souterraines à 525 000 volts en courant continu

Source: RTE 16/11/2023

Cette technologie permet de transiter environ 2 000 MW par liaison, chaque liaison étant composée de 2 voire 3 câbles souterrains. Pour répondre au besoin, il faut donc 2 liaisons a minima.La stratégie consiste à :

  • créer 4 stations de conversion (sur un terrain d’environ 4 à 6 ha chacune) à chaque extrémité des liaisons souterraines à courant continu, à proximité des sites actuels de FEUILLANE et JONQUIÈRES,
  • créer 2 liaisons souterraines à 525 000 volts en courant continu d’une longueur d’environ 60 km entre les stations de conversion.

Cette stratégie consistant à relier les sites de FEUILLANE et JONQUIÈRES par 2 liaisons (4 voire 6 câbles) souterraines à 525 000 volts en courant continu est écartée pour plusieurs raisons :

  • Le coût d’investissement de cette stratégie entre 3 et 4 milliards d’euros apparaît très élevé en comparaison des autres stratégies. D’un point de vue économique, du fait du coût fixe très important des stations de conversion (ici plus des 2/3 du coût total), le courant continu ne se justifie généralement pas pour des distances inférieures à 80 km. Ainsi, opter pour une telle stratégie ne répondrait pas à la mission de service public de RTE qui est d’assurer le transport de l’électricité au meilleur coût pour la collectivité,
  • Les marchés permettant l’approvisionnement de stations de conversion se sont beaucoup tendus depuis le lancement des derniers appels d’offres. La date de mise en service au plus tôt envisagée pour un projet qui serait lancé aujourd’hui est dans tous les cas de ce fait post 2030.
  • De plus, la création des stations de conversion interroge la disponibilité foncière de la ZIP de Fos-sur-Mer : De nombreux projets d’aménagement sont en cours et attendus sur le Grand Port Maritime de Marseille, qui dispose d’un foncier constructible limité sur la ZIP de Fos-sur-Mer.
  • Enfin, la création de 2 liaisons (4 câbles) souterraines à courant continu implique une bande d’indestructibilité et servitude d’environ 6 m de large pour chaque liaison, et un espacement des 2 liaisons de 10 m a minima. En raison de la présence de la nappe de Crau, classée d’intérêt patrimonial dans le Schéma Directeur d’Aménagement et de Gestion des Eaux (SDAGE), et de la Camargue, totalement couverte par des zones humides, un tel chantier ne pourrait être envisagé que sous voirie, et ce dans un contexte de réseau routier déjà totalement congestionné aux abords de la ZIP de Fos-sur-Mer, avec une augmentation très significative des déplacements prévue d’ici 2030.

Remplacement de la ligne à double circuit 400 KV TAVEL – FEUILLANE par une ligne quadruple circuit

Source: RTE 16/11/2023

  • créer les nouvelles cellules lignes nécessaires aux postes 400 000 volts de Tavel (2 départs), RÉALTOR (4 départs), Ponteau (4 départs) et FEUILLANE (2 départs) ;
  • remplacer les pylônes actuels de la file par des pylônes en capacité de supporter 4 circuits.
    Cette stratégie consistant à renforcer davantage le réseau existant en remplaçant l’axe 400 000 volts double circuit qui va de TAVEL à FEUILLANE, via les sites de RÉALTOR et PONTEAU, par un axe empruntant le même tracé mais composé de 4 circuits, est écartée par RTE pour les raisons suivantes :
  • cette structure fragilise de manière inacceptable le système électrique français et européen. En effet, en cas de perte simultanée des 4 lignes (par exemple l’incendie de l’été 2022 qui a conduit à couper les 2 lignes de cet axe, des travaux qui nécessiteraient la consignation des lignes, des actes de malveillance, etc.), il n’est plus possible de respecter des règles en vigueur dans les codes de réseaux européens qui prévoient une réserve pouvant compenser la perte d’une consommation maximale de 3 000 MW ;
  • les travaux de remplacement des pylônes nécessitent de mettre hors tension sur de longues périodes l’axe principal d’alimentation régionale : il n’est pas possible d’assurer la sécurité d’alimentation régionale à certaines périodes de l’année (hiver et été notamment) malgré le recours à toute la production régionale. Aux autres périodes, d’importants coûts de congestion (plus de 100 M€ / trimestre) apparaissent pour maîtriser la sécurité d’alimentation régionale pendant les travaux. En tenant compte des délais de procédures administratives et de l’impact des contraintes d’alimentation régionale sur le planning des travaux, la réalisation du projet n’est pas envisageable d’ici 2030.