Cette technologie permet de transiter environ 2 000 MW par liaison, chaque liaison étant composée de 2 voire 3 câbles souterrains. Pour répondre au besoin, il faut donc 2 liaisons a minima.
Pour mémoire, le projet Midi – Provence étudié par RTE il y a une dizaine d’années, prévoyait la création d’une liaison à 320 000 volts en courant continu entre le poste de LA GAUDIÈRE dans le département de l’Aude et le golfe de Fos-sur-Mer pour une capacité de transit de 1 000 MW.
Cette stratégie consiste donc à :
- créer 4 stations de conversion (sur un terrain d’environ 4 à 6 ha chacune) à chaque extrémité des liaisons souterraines à courant continu, à proximité des sites actuels de FEUILLANE et LA GAUDIÈRE ;
- créer 2 liaisons sous-marines puis terrestres à 525 000 volts en courant continu d’une longueur d’environ 220 km (dont 160 km en mer) entre les stations de conversion : chaque liaison est composée de 2 voire 3 câbles souterrains et peut transmettre environ 2 000 MW.
- Cette stratégie consistant à relier les sites de FEUILLANE et LA GAUDIÈRE par 2 liaisons (4 à 6 câbles) souterraines à 525 000 volts en courant continu est écartée par RTE pour plusieurs raisons :
- le coût d’investissement de cette stratégie entre 5 et 6 milliards d’euros apparaît très élevé en comparaison des autres stratégies. Ainsi, opter pour une telle stratégie ne répondrait pas à la mission de service public de RTE qui est d’assurer le transport de l’électricité au meilleur coût pour la collectivité ;
- les marchés permettant l’approvisionnement de stations de conversion se sont beaucoup tendus depuis le lancement des derniers appels d’offres. La date de mise en service au plus tôt envisagée pour un projet qui serait lancé aujourd’hui est dans tous les cas post 2030.
- De plus, la création des stations de conversion interroge la disponibilité foncière de la ZIP de Fos-sur-Mer : de nombreux projets d’aménagement sont en cours et attendus sur le Grand Port Maritime de Marseille qui dispose d’un foncier constructible limité sur la ZIP de Fos-sur-Mer.
Aussi, la création de 2 liaisons (4 à 6 câbles) souterraines à courant continu implique une bande d’indestructibilité et servitude d’environ 6 m de large pour chaque liaison, et un espacement des 2 liaisons de 10 m a minima. - En raison de la présence de la nappe de Crau, classée d’intérêt patrimonial dans le Schéma Directeur d’Aménagement et de Gestion des Eaux (SDAGE), et de la Camargue, totalement couverte par des zones humides, un tel chantier ne pourrait être envisagé que sous voirie, et ce dans un contexte de réseau routier déjà totalement congestionné aux abords de la ZIP de Fos-sur-Mer, avec une augmentation très significative des déplacements prévue d’ici 2030.
- Enfin, en Occitanie comme en Provence-Alpes-Côte d’Azur, les atterrages et tracés terrestres qui avaient été envisagés pour le projet Midi-Provence sont aujourd’hui retenus par les recherches d’atterrages pour les raccordements des éoliennes offshore. Dans ces conditions, trouver une nouvelle solution d’atterrage, en particulier dans le golfe de Fos-sur-Mer, compte tenu des contraintes imposées par une navigation commerciale dense et un fond marin déjà bien encombré semble très délicat.