Note DREAL du 06/11/2025

Des conclusions qui condament la ligne THT aérienne!

Dans le cadre de l’élaboration du dossier de demande d’autorisation environnementale relatif au projet de ligne à très haute tension (THT) entre Jonquières-Saint-Vincent (Gard) et Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône) la DREAL Occitanie a identifié les incidences potentielles du projet sur la faune protégée.

Elle relève que le fuseau dit « de moindre impact » recoupe le domaine vital, les voies de migration ou de dispersion des juvéniles, ainsi que l’aire de distribution de cinq espèces d’avifaune menacées faisant l’objet d’un Plan national d’actions (PNA) : Aigle de Bonelli (Aquila fasciata), Faucon crécerellette (Falco naumanni), Outarde canepetière (Tetrax tetrax), Ganga cata (Pterocles alchata) et Alouette calandre (Melanocorypha calandra).

La note DREAL se conclut ainsi:

« Dans l’hypothèse d’une réalisation de la ligne THT par voie aérienne sur l’intégralité du tracé, y compris à l’intérieur du fuseau de moindre impact, le bilan établi ci-dessus met en évidence des risques significatifs et non évitables de dégradation de l’état de conservation des populations et de leurs habitats pour trois des quatre espèces citées qui sont menacées de statut ministériel, ainsi que d’un risque de disparition à moyen terme de la population française de Ganga cata.

Les possibilités de mesures de réduction efficaces sont limitées, car elles seraient peu adaptées aux espèces impactées : l’utilisation de balisage sur les lignes aériennes, principale mesure d’atténuation généralement proposée, permet selon les contextes et les espèces une diminution des cas de mortalité. Mais cet effet n’est pas suffisant pour garantir le maintien en bon état de conservation des populations impactées.


Sans préjudice d’impacts supplémentaires qui porteraient sur d’autres taxons de la flore et de la faune protégées de la plaine de la Crau et de la Camargue, en phase d’exploitation comme lors de la phase des travaux, ces constats laissent présager un risque contentieux majeur, tant au niveau national qu’européen, en raison de la remise en cause potentielle des objectifs de conservation assignés à ces cinq espèces menacées.


En l’état, le projet ne paraît pas réunir les conditions légales permettant d’accorder une dérogation au titre de l’article L. 411-1 du code de l’environnement, compte tenu notamment du risque d’extinction qu’il ferait peser sur l’unique population nicheuse de Ganga cata en France.« 

La Dreal précise ensuite:
« En dernier lieu, l’enfouissement d’une partie du linéaire (aménagement dit « par siphons ») sur les tronçons intersectant les voies migratoires et de circulation des oiseaux serait à même de réduire significativement les risques de mortalité par collision ou électrisation, de ménager des corridors de circulation, notamment pour la zone d’erratisme des juvéniles d’Aigle de Bonelli et, enfin, de diminuer le risque de dévaluation, par effet d’aversion, de la qualité des habitats de reproduction de l’Outarde canepetière, du Ganga cata et de l’Alouette calandre. »

La mise en oeuvre d’un enfouissement partiel d’une ligne THT en courant alternatif comme le suggère la DREAL ne pourrait probablement pas permettre de réduire significativement les impacts environnementaux sur les 5 espèces étudiées car elle n’est possible que sur 25 Km maximum.

Pas plus que les balises effarouchantes proposées par RTE pour réduire les impacts d’une ligne THT sur les oiseaux. Il n’existe aucun consensus ni étude scientifique confirmant l’efficacité significative de ces dispositifs. Les balises n’ayant par ailleurs aucun effet sur l’effet d’évitement des habitats favorables observés pour l’Outarde Canepetière et l’Alouette Calandre

Enfin les propositions de RTE d’importer des Ganga Cata d’Espagne pour renforcer la population locale n’a pas de sens comme le précise la LPO en réponse à cette proposition de RTE